Nous voici arrivés à Petaling Jaya, tout près de la capitale Malaise : Kuala Lumpur.


La première famille à nous accueillir (une maman, une grand-mère, un oncle et deux enfants de 10 et 12 ans) est d’origine chinoise et de confession bouddhiste. Ce qui m’a marqué, c’est que les enfants n’ont pas un moment de répit : lever vers 6h, école jusqu’à 13h30 puis cours particulier pour le garçon (qui parle anglais, malais, mais peine sur le cantonnais…) et danse pour la fille (à mon âge, elle s’entraîne 4h par jour, tous les jours de la semaine, jusqu’à tard le soir), et enfin devoirs (vers 23h pour Cathlyn) ! Entre l’éducation très permissive et l’éducation chinoise très stricte, Eliott et moi trouvons que la nôtre n’est finalement pas un si mauvais compromis !



Le samedi, en attendant que les enfants finissent leurs activités, nous allons voir les Batu Caves, un ensemble de grottes (à 15km de Kuala Lumpur) qui constituent le plus grand sanctuaire hindou hors de l’Inde.

Dans la première que nous visitons, longue et fine, nous découvrons (grâce à des statues) l’histoire du Prince Rama (le héros de l’épopée Ramayana).



Rāma est le prince héritier d'Ayodhya mais sa belle-mère (la deuxième épouse de son père) persuade le roi de donner le trône à son fils à elle et d'exiler Râma pour quatorze ans. Rāma part ainsi dans la forêt avec son épouse Sîtâ (dont il obtient la main après avoir prouvé sa force en bandant un arc, comme Ulysse lorsqu’il retourne auprès de Pénélope !) et son petit frère. Durant cet exil, Sîtâ est enlevée par le démon Ravana, le roi de Lankâ. Aidé par le dieu-singe Hanuman, Râma construit un pont entre l'Inde et l'île de Ceylan. Il y réveille le géant Vibhishana (le frère de Ravana) pour lui demander son aide et part avec sa drôle d’armée (les singes d’Hanuman) en guerre contre son ennemi. Il délivre enfin Sitah et (re)devient roi d'Ayodhyâ.



Arrivés au fond de la grotte, nous prenons un escalier conduisant au sommet : on trouve une belle colonne calcaire.



En sortant, nous repassons devant la grande sculpture qui garde l’entrée de la grotte : le dieu Krishna sur un char tiré par des chevaux.



Un peu plus loin dehors, une autre statue, du dieu Hanuman cette fois, protège les singes gourmands qui nous tournent autour.



Mais la plus grande des statues se trouve devant la grotte principale : c’est une statue de Murugan (dieu de la guerre) toute dorée, de 42,7m de haut (elle a été inaugurée en 2006).



Il faut dire que la grotte est en hauteur : nous devons monter plus de 270 marches pour y accéder. Arrivés au sommet, elle apparaît plus grande que l’autre : c’est une immense pièce débouchant sur une sorte d’abîme (un aven) dans lequel les singes jouent les alpinistes pendant que les hindous prient dans un temple.




De retour à la maison, nous attendons le retour de la petite danseuse pour aller visiter tous ensemble la capitale, de nuit. J’avais hâte de voir les fameuses tours jumelles ! Nous montons donc dans le train, direction KLCC (Kuala Lumpur City Center). En arrivant sur place, j’apprends que les deux tours sont en forme de boussole (elles ne sont pas rondes mais ont huit facettes, comme sur une rose des vents) et qu’elles ont dû être reliées par un pont car à la construction l’une d’entre elles penchait. Elles sont jolies, mais je les pensais plus hautes (il faut dire qu’avec les autres grandes constructions autour, elles ne se détachent pas beaucoup).



Sous les tours, nous profitons du superbe spectacle d’une fontaine multicolore (pour un aperçu vidéo, c'est ici): elle forme des arcs de couleurs et jaillit comme un feu d’artifices, au rythme de la musique !




En nous promenant autour de la fontaine, nous voyons de grands arbres dans le parc : Cathy (notre hôtesse) nous explique que quelques vieux arbres de la forêt initiale ont été préservés.



Nous passons une dernière nuit chez Cathy avant de rejoindre une seconde famille, d’origine indienne et de confession musulmane cette fois, composée d’un père et de ses deux grands adolescents. Nous rompons le jeûne avec eux chaque soir, découvrant de bons plats : dhal végétarien, nouilles sautées au tofu, pancakes fourrés au sucre et à la noix de coco, mini flancs de coco…



Recette du dhal végétarien

 

Faire revenir dans l’huile les oignons, l’ail, le gingembre écrasé : mélanger longtemps.

Pendant ce temps, faire bouillir les pois cassés.

Verser les pois cassés dans l’huile et ajouter de l’eau, des feuilles de cari, des épices (pavot et mixe d’épices…), ainsi que des légumes découpés (carottes, pommes de terre, aubergine, tomate (à mettre plus tard)…).

Laisser mijoter et servir avec du riz cuit dans un mélange d’eau et de lait de coco.

 


Recette des nouilles sautées au tofu

 

Laisser tremper les nouilles de riz deux heures, pour les faire se ramollir.

Faire revenir des oignons (éventuellement de l’ail) et du tofu dans l’huile, et mettre les pâtes directement sorties de l’eau.

Lorsque elles sont cuites, ajouter des pousses de soja, ainsi que de la sauce soja.

Déguster !



Eliott et moi passons nous aussi beaucoup de temps à cuisiner dans le parc juste en face de la maison, car nous y avons ouvert une pizzeria !



Notre hôte nous fait également découvrir les alentours (un joli petit parc dans lequel nous caressons des lapereaux)...




... avant de nous initier à la culture malaise : essayage de tenues traditionnelles pour tout le monde !



Nous quittons enfin la capitale pour retourner sur la côte, où un nouveau couchsurfer nous attend près de Malacca.