• Contact
La première chose qui m’a frappé à Buenos Aires, c’est l’étendue de la ville. Intra-muros, c’est déjà 2 fois plus étendu que Paris, mais en comptant l’agglomération, c’est presque 15 millions d’habitants dans un espace qui n’en finit plus. En bus, le premier jour, il nous a fallu presque 3 heures (sans embouteillages particuliers) pour traverser les 25km séparant l’Aéroport du centre ville.

Pour ne pas nous éparpiller nous avons donc concentré nos sorties sur des quartiers limitrophes, mais même dans ce cas, il fallait compter 45 à 60 minutes de déplacement (aller) pour chacune de nos sorties. Heureusement, la ville compte un réseau de bus et de métro très efficace bien que parfois difficile à comprendre.

Chercher les arrêts de bus est un véritable jeu de piste, considérant que le petit carré de papier avec le numéro de la ligne peut être collé à diverses hauteurs sur un poteau, un arbre, un banc ou même une poubelle ! Par contre, le coût du trajet reste très modique : en moyenne entre 30 et 60 cents.

La prononciation de l’espagnol d’Amérique du sud différant sensiblement de celui que l’on apprend au collège, Marion a expérimenté quelques difficultés d’adaptation : LL se dit CH par exemple et cela rend parfois nos interlocuteurs incompréhensibles pour son petit niveau de langue.

Lorsque nous avons quitté Lyon, les premières neiges tombaient et le choc thermique a été rude : cette fin de printemps très ensoleillée nous a fait débarquer à 29 degrés , de nuit comme de jour, et avec une météo ventée et un air lourd, comme celui qui précède les gros orages.

Je m’y suis sentie très à l’aise, alors que je crains habituellement la chaleur, mais Marion n’a pas trouvé le climat à son goût. Il faut dire que la pollution très importante nous a enroué dès notre arrivée et nous a conforté dans l’idée d’éviter les grandes villes lors de notre périple.

Malgré nos précautions, nous avons aussi pansés nos premiers coups de soleils (ils ne seront sans doute pas les derniers mais comme nous sommes vigilantes, cela reste sans gravité).
  • Rencontres
L’opportunité de résider chez l’habitant nous a mis en contact avec la réalité des conditions de vie des portègnes (habitants de B.A.) et nous bénéficions d’informations de première main sur les chemins de traverses hors des guides touristiques et les arnaques à éviter.

Notre premier lieu de résidence était dans le quartier très animé de Colegiales, non loin des facultés. Beaucoup de circulation, des échoppes tous les mètres, une population très variée avec bien sur une importante part d’étudiants et une animation constante, de nuit comme de jour.

Notre hôte Couchsurfeur, Ramiro, est un charmant jeune artiste de 22 ans que nous avons peu croisé car il était dans une période de travaille importante : Eclairagiste sur le tournage d’un Long –Métrage Indo-Argentin la semaine, et comédien ( plutôt le week-end ) dans une pièce de Borges joué en centre-ville, il dispense aussi des cours d’électricité et occasionnellement de Tango.

Habitant dans un petit appartement avec une pièce commune et une chambre, il a eu la gentillesse de nous laisser sa chambre pour établir notre campement et il a dormi dans le salon, ce qui était aussi plus commode vu ses horaires décalés ( il commençait tôt et finissait parfois très tard ) et cela a permis aux enfants de se remettre assez facilement de la fatigue du voyage et du décalage horaire.

Il nous a hébergé 3 nuits, et nous a laissé ses clés afin que nous puissions aller et venir librement durant ses absences.

Malgré tout son travail, il a pris le temps du temps avec nous pour partager :
  • un repas typique qu’il avait cuisiné , composé d’un guacamole pas du tout pimenté ( moi qui craint tant, j’étais ravi ) à déguster avec des nachos et d’un plat plein de saveur composé de riz , d’épices diverses et d’un légume appelé Zappalito , qui a la taille d’une grosse tomate, mais plutôt la texture d’une courgette , sans pour autant ressembler à la courgette ronde que nous connaissons en France.


  • une petite leçon de tango dans son salon … c’était vraiment agréable d’avoir un professeur qui refuse de nous laisser compter les pas et fonctionne tout à l’écoute du partenaire, même Marion a été bluffée et ne s’est pas trop emmêlé les pinceaux !



  • De belles conversations, dont l’explication de la cérémonie du maté, à Marion ( car je ne parle pas espagnol et qu’il ne parlait pas anglais ) .




[Marion : le maté se boit dans un petit bol muni d’une paille-filtre, avec plus d’herbe que d’eau. Il est l’occasion d’une bonne conversation et peut se partager au sein d’une ronde, à condition toutefois de bien respecter la coutume : toujours rendre le maté à celui qui l’a servi, après l’avoir bu d’une traite, en faisant un léger bruit d’aspiration. Le serveur, qui détient l’eau chaude, peut alors passer le maté à quelqu’un d’autre. Nous quittons donc Ramiro avec une vision mystico-romantique du maté, à laquelle on peut parfois ajouter « un beso » sur la main. Le prosaïsme de notre hôte suivant n’en sera que plus cruel : un maté, c’est que de l’eau et des feuilles ! Est-ce que tu te poses tant de questions quand tu bois ton thé ?! ]



Après l’effervescence du quartier de Ramiro, c’est avec plaisir que nous avons rejoint les habitations paisibles de Villa del Parque, à la limite du quartier de Paternal.

Presque plus de magasins, aucune circulation, on entendait les mouches voler !

Des rues résidentielles pleines de petites maisons peu hautes ( un ou 2 étages maximum ), ce qui nous changeait des grands buildings du centre, avec de minuscules jardinets très soignés et des couloirs collectifs pour que les enfants puissent jouer en toute sécurité.

C’est là que nous avons rencontré Victor.

Ce technicien en informatique nous a expliqué ne pas travailler à temps plein pour avoir l’opportunité de passer du temps avec son fils, Manuel, de 5ans .



Nous avons eu la chance de  passer une bonne partie du temps avec eux, car ils pouvaient nous recevoir en Week-end (2 nuits) et donc ne pas travailler ou être à l’école pendant notre séjour.

La petite maison de Victor ne comptait que 2 pièces, il a donc dormi dans sa chambre avec son fils et nous avons campé dans le salon.

Ce qui est étonnant est que la pièce commune donnait sur une petite cour fermée mais qu’il n’y avait pas de portes, et un toit à panneaux rétractables, nous avons donc pu voir les étoiles en nous endormant. C’était une étrange impression d’être à la fois dedans et dehors … et cela nous a permis d’estimer les conditions météos sur l’année : aucun système de chauffage et des maisons ouvertes sans aucune isolation, il doit faire assez chaud toute l’année !

La chatte Lola nous a tenu compagnie toutes les nuits au grand plaisir d’Eliott.

Les enfants ont bien joué ensemble et nous avons passé la journée du samedi dans un sympathique parc à proximité, où les enfants ont pu courir et sauter tout leur saoul.



Victor adorant la région que nous allons rejoindre, il nous a convaincu d’aller visiter ( ce qui n’était pas dans nos plans initiaux ) le Glacier Perito Moreno à côté d’El Calafate en Patagonie, prochaine étape de notre voyage.